Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Marette aime ...
La Marette aime ...
Publicité
La Marette aime ...
Archives
18 juin 2012

L'armoires des robes oubliées, Riikka Pulkkinen chez Albin Michel

P1040911

Une mère de famille en phase terminale de cancer, d'ultimes confidences, des révélations, un adultère... un schéma somme toute classique.

Pourtant ce roman a un petit quelque chose en plus, une confusion qui au départ m'a gênée et qui à partir de la moitié du roman m'a transportée...

Tout commence par une confidence d'Elsa à sa petite fille Anna, puis par une robe oubliée dans une armoire, celle d'Eeva... et nous voilà entraînés dans les années 60, dans la double vie de cette mystérieuse Eeva qui intrigue tant Anna. Et, il y a Ella, comme il y a Linda... et il y l'homme. 

Une voyage à travers les générations d'une famille, ses secrets et ses souffrances, et ces étranges répétitions...

Il y a comme quelque chose de magique dans ce roman qui nous perd entre les histoires de l'une et de l'autre, qui joue la confusion pour mieux nous embarquer tantôt dans la vie libertaire des années 60, tantôt dans la fin de vie d'Elsa, dans ses derniers bonheurs. Un étrange voyage au cœur du sentiment amoureux et de sa souffrance... Riikka Pulkkinen, jeune auteure de 30 ans, nous livre avec talent et finesse une psychologie des personnages complexe et extremement juste, qui resonne en nous. Un petit extrait que j'ai relu avec délectation : 

" J'avais déjà oublié que les enfants ont en partage parce qu'ils ne connaissent rien d'autre : la foi, reçue en naissant que tout ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans des chambres à coucher, pour vous tendre la main par-dessus des tables, et avec eux vous réapprenez ce qu'il vous avait fallu perdre en même temps que l'enfance. " (p.103)

Comme je le disais au début de ce post, j'ai trouvé le début de ce roman long, un peu « banal » et surtout je ne comprenais pas grand chose au schéma familial, les prénoms se ressemblent, les narrateurs changent souvent, et typiquement on ne sait pas toujours qui est désignée par le terme « ma mère », la grand-mère, la fille... Bref, il m'a fallu m'accrocher un peu. Et puis le charme opère, l'intrigue se met en place doucement mais sûrement, et on comprend alors que cette confusion est volontaire. Où veut nous mener l'auteure ? Sur quelle piste familiale et psychologique ? Alors on se met à chercher des indices, a repérer les prénoms interchangeables, et puis l'on comprend le mystère de « l'homme»...

Un roman qui questionne et qui trouble...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité